Le Sanctuaire de la Madonna del Ghisallo
Le Sanctuaire de la Madonna del Ghisallo, Patronne universelle des cyclistes, est le point de référence spirituel pour les passionnés de cyclisme du monde entier.
Un lieu unique, gardien d’histoires, d’émotions et de dévotions liées au cyclisme. Ici, entre reliques et souvenirs, vit l’âme d’un sport fait d’effort, de passion et de légende. En 1949, par bulle papale de Pie XII, la Madonna del Ghisallo fut proclamée Patronne des Cyclistes, renforçant le lien entre la colline et les cyclistes du monde entier. Champions, passionnés et dévots offrent trophées, reliques comme ex-voto et dédicaces, honorant le cyclisme, ses personnes et ses histoires épiques.
Depuis 1967, le Gruppo Sportivo Madonna del Ghisallo garde et promeut le Sanctuaire de la Madonna del Ghisallo, Patronne des cyclistes. Avec des événements et des cérémonies, il maintient vivant le lien entre le Sanctuaire et le monde du cyclisme, préservant des reliques historiques et des souvenirs de champions inoubliables, du présent et du passé.
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L'histoire du Ghisallo
Le Col du Ghisallo
Le Sanctuaire de la Madonna del Ghisallo s’élève sur une colline du même nom à Magreglio, le long de la route de la Vallassina d’Erba à Bellagio, grâce à la dévotion populaire. <br> La Vallassina, entre les bras de Côme et de Lecco du lac de Côme, offre des paysages fascinants, des groupes de maisons émergent de la verdure entre les montagnes irrégulières. <br> Les bois de châtaigniers et les pâturages étaient les principales sources de subsistance, avec la rivière Lambro qui naît de ces montagnes et rejoint le Pô.
De Canzo, on arrivait à Magreglio, avec la petite église de la Madonna del Ghisallo qui offrait une vue spectaculaire sur un bras du lac de Côme, les Grigne, le Legnone et l’Engadine. En dépassant les sources du Lambro, on trouvait la « Pietra Luna », un bloc erratique, et du sommet de San Primo, on voyait tout le Lario.
Le nom dialectal « Magrej » pourrait dériver de « Macrilium », indiquant un lieu peu fertile. L’Archevêque de Milan, en 1570, accorda un soutien à la Paroisse, notant sa nature montagneuse et stérile.
Les origines
En Italie, pendant des siècles, il a été courant de placer des signes sacrés sur les hauteurs, les sentiers et dans des lieux pittoresques pour protéger les habitants et les voyageurs. Dans cette région, de nombreuses édicules et chapelles témoignent d’une solide foi chrétienne, grâce aussi à l’œuvre de Saint Miro (Canzo, 1336-1381).
La tradition raconte que l’image sacrée du Sanctuaire du Ghisallo fut retrouvée il y a des années dans les bois, offrant la sécurité dans un territoire alors dangereux. Un certain comte Ghisallo, menacé par des brigands lors d’une partie de chasse, se tourna vers la Madone de l’Icône qu’il avait rencontrée peu avant, sauvant ainsi sa vie. À partir de ce moment, l’effigie fut appelée et vénérée comme la Madonna del Ghisallo.
La première preuve historique certaine du Sanctuaire remonte à juillet 1623, lorsque les habitants de Magreglio obtinrent la permission de célébrer la Sainte Messe dans la Chapelle dédiée à la Bienheureuse Vierge Marie, qu’ils avaient reconstruite. Par la suite, en 1660, le prêtre G.B. Bonanome institua un legs pour les Messes du Sanctuaire, et en 1681, un portique à trois arches enrichit l’église.
À partir de 1706, grâce à la possibilité de participer régulièrement aux fonctions religieuses et à son emplacement enchanteur, le petit Oratoire devint un point de référence et un lieu de pèlerinage de plus en plus fréquenté. De petites transformations et retouches ont donné vie à la maison de Marie que nous connaissons aujourd’hui.
Dans le sanctuaire, nous trouvons Marie à l’autel, nourrissant l’Enfant Jésus dans une image d’un peintre anonyme du XVIe siècle. Cette œuvre émane sérénité et confiance.
Le visage affectueux de Marie semble scruter l’âme des visiteurs, offrant du réconfort. L’Enfant, la main levée en signe de bénédiction, promet d’être un frère compréhensif dans les joies et les souffrances. <br> Ce sanctuaire n’est pas un musée, mais la demeure d’une Mère aimante. En regardant dans les yeux de Marie, vous trouvez la force de continuer votre chemin. Dans ce lieu de prière, Marie répond aux supplications sincères des fidèles, accordant grâces et guérisons. Ici, tous sont accueillis et aimés avec tendresse.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, malgré les difficultés causées par la guerre elle-même, le Sanctuaire devint un refuge et un lieu de prière pour ceux qui cherchaient de l’aide d’en haut. La communauté se réunit pour demander la fin de la guerre, et en 1944, elle émet un vœu collectif. Depuis lors, chaque premier dimanche d’octobre, la communauté locale se réunit en procession pour une Messe solennelle de remerciement pour la paix.
En signe de gratitude, la Madonna est couronnée d’une couronne d’or fondue à partir de dons de bijoux offerts par les habitants et les visiteurs. Cette petite église au milieu des montagnes est devenue un centre de dévotion mariale, un lieu de protection et de réconfort pour quiconque le cherche. Les pèlerins s’arrêtent devant l’image apaisante de la Madone, un retour à la maison maternelle pour une rencontre toujours nostalgique, enrichissante et unique avec leur Mère spirituelle.
Don Ermelindo
Don Ermelindo Viganò, né en 1906 à Mediglia (Milan), a joué un rôle significatif dans l’histoire du Sanctuaire du Ghisallo. Après diverses expériences en tant que vicaire et père spirituel, il déménage à Pian Rancio pendant la Seconde Guerre mondiale avec les Martinitt de Milan. De 1944 à 1985, il occupe le rôle de curé et recteur du Sanctuaire de Magreglio, le transformant en un lieu de référence pour les cyclistes. Don Ermelindo a une vision audacieuse : il veut élever le Sanctuaire au rang de « Sanctuaire du Cyclisme Italien » et proclamer la Vierge « Patronne des coureurs cyclistes ».
Cette idée naît lors du Tour de Lombardie de 1947, lorsque le Ghisallo représentait le défi le plus exigeant pour les cyclistes de l’époque. Le prêtre observe les coureurs faire le signe de croix devant la chapelle de la Vierge et comprend la signification de ce geste. Il décide de faire de la Vierge la Protectrice des cyclistes, vénérée dans le Sanctuaire.
Don Ermelindo implique de nombreux champions comme Coppi, Bartali et Baldini, organise des courses et obtient le passage du Giro d’Italia et du Tour de Lombardie sur le Ghisallo. Il promeut le monument au cycliste et de nombreuses autres initiatives pour préserver le patrimoine historique, moral et religieux de la région. <br> Ce prêtre fervent, en plus de promouvoir le sport, célèbre la journée des malades au Sanctuaire chaque mois d’août, offrant réconfort et espoir aux malades ainsi qu’à ceux qui cherchent la paix.
La proclamation en tant que Patronne du Cyclisme
En 1947, à Magreglio, l’association « Pro Magreglio » organise une manifestation sportive qui se conclut par une cérémonie religieuse au Sanctuaire de la Madonna del Ghisallo. Le chapelain alpiniste, don Carlo Gnocchi, consacre la Vierge au nom des sportifs présents, y compris certains champions.
Cet événement déclenche une chaîne d’événements. En septembre 1947, don Ermelindo écrit au cardinal Schuster, demandant la proclamation de la Madonna del Ghisallo comme Patronne du Cyclisme Italien.
La demande est accueillie positivement et soutenue par le Pape.
En juin 1948, une délégation rencontre le Pape et obtient son consentement officiel. La manifestation est prévue pour le 13 octobre 1948, incluant l’arrivée de la lampe offerte par les cyclistes italiens à la Vierge dans le cadre d’un rassemblement cyclotouristique. Le programme prévoit que le 13 octobre, Pie XII allumera et remettra le flambeau aux cyclistes, qui partiront de la Basilique Saint-Pierre et atteindront le Dôme de Florence le 14 octobre. Le 15 octobre, ils se dirigeront du Dôme de Florence au Dôme de Bologne, le 16 octobre du Dôme de Bologne au Dôme de Milan et le 17 octobre ils arriveront au Sanctuaire du Ghisallo.
En juin 1948, une délégation rencontre le Pape et obtient son consentement officiel. La manifestation est prévue pour le 13 octobre 1948, incluant l’arrivée de la lampe offerte par les cyclistes italiens à la Vierge dans le cadre d’un rassemblement cyclotouristique.
Le programme prévoit que le 13 octobre, Pie XII allumera et remettra le flambeau aux cyclistes, qui partiront de la Basilique Saint-Pierre et atteindront le Dôme de Florence le 14 octobre. Le 15 octobre, ils se dirigeront du Dôme de Florence au Dôme de Bologne, le 16 octobre du Dôme de Bologne au Dôme de Milan et le 17 octobre ils arriveront au Sanctuaire du Ghisallo. <br> La bénédiction du flambeau le 13 octobre 1948 par Pie XII à Castel Gandolfo est un moment significatif. La lampe votive, créée par le sculpteur Carmelo Cappello, mesure 1,40 mètre de haut et est placée sur une stèle en bronze. Autour de la lampe, quatre représentations historiques du cyclisme sont sculptées.
Le parvis
Le parvis devant le Sanctuaire offre une vue panoramique sur le lac de Côme et les montagnes environnantes, avec les Grigne au premier plan et les sommets enneigés de l’Engadine au loin. En 1973, un monument dédié aux cyclistes a été érigé à côté du Sanctuaire. Réalisé en bronze, il pèse 4 quintaux et a été béni le 15 juillet 1973. Il représente la lutte entre la victoire et la défaite, avec le geste d’un vainqueur qui franchit la ligne d’arrivée en levant le bras et un autre coureur épuisé. Une inscription de Bruno Raschi affirme que la bicyclette est un instrument de pratique et d’exaltation dans la vie.
Devant l’église, des colonnes de marbre rappellent des figures importantes liées au Sanctuaire, comme Emilio Colombo, Fausto Coppi, don Ermelindo, Gino Bartali et Alfredo Binda. En 2011, une stèle a été ajoutée en mémoire d’Alfredo Binda, connu pour sa foi et sa contribution au cyclisme. En 2015, une stèle a été érigée en l’honneur de don Luigi Farina, recteur du Sanctuaire pendant vingt ans et confesseur des cyclistes. Près du monument des cyclistes, il y a une borne dédiée à Vincenzo Torriani.
En 1979, un événement historique a été célébré : le jumelage entre les Sanctuaires de la Madonna del Ghisallo et de la Vierge Noire de Częstochowa. Cet événement a été marqué par une cérémonie religieuse tenue le 22 septembre à l’église polonaise et par une audience privée avec le Pape Jean-Paul II le 26 septembre. Lors de cette dernière occasion, deux parchemins contenant le sceau et la signature du Pape Wojtyla ont été remis pour officialiser le jumelage. Une copie en langue polonaise a été envoyée au recteur de Częstochowa, le Père Joseph Frank, tandis que l’autre, rédigée en italien, est restée entre les mains du recteur de la Madonna del Ghisallo, don Ermelindo Viganò. Cette dernière a été présentée au public lors de la célébration de clôture qui a eu lieu le lendemain matin.
Malgré de nombreuses années passées depuis cet événement historique, le flux constant de pèlerins et de touristes démontre à quel point cette expérience de foi est encore vivante et significative. On espère que cette unicité continuera à inspirer et à toucher le cœur de ceux qui visitent ce lieu spécial à l’avenir. Le Sanctuaire offre une oasis de sérénité et de paix, avec un arrière-plan naturel à couper le souffle qui s’étend du bleu et du vert du ciel et du lac à des paysages hivernaux enchanteurs. À l’intérieur du Sanctuaire, jeunes et moins jeunes restent fascinés et émus par sa beauté et sa spiritualité.
Le relais
Une équipe de cyclistes, dont Gino Bartali, Fausto Coppi, Adolfo Leoni, Vito Ortelli, Mario Ghella et Guido Messina, part le 13 octobre du Dôme de Milan et arrive au Ghisallo quatre jours plus tard, portant le flambeau. Cette lampe, allumée constamment devant la Vierge, symbolise la dévotion des cyclistes et commémore les défunts.
La revue paroissiale de Magreglio, « Fiaccola sul Colle », raconte l’événement comme une journée solennelle pour le Sanctuaire du Ghisallo, marquant le début d’une nouvelle histoire où le cyclisme italien et le Sanctuaire s’entremêlent. La Vierge semble attendre ses nouveaux protégés avec un sourire, et l’église est décorée de scènes, d’autels, de haut-parleurs et de fleurs. La communauté se mobilise avec des fonctions religieuses, des Messes et de la musique.
À 10h30, l’équipe arrive avec la flamme, guidée par Gino Bartali et Fausto Coppi, suivis par d’autres cyclistes. Ils portent la Lampe avec joie et dévotion, lisant un acte de consécration des cyclistes à la Patronne. Ce geste symbolique souligne l’importance de la Madonna del Ghisallo comme Patronne des cyclistes italiens, accueillie avec gratitude par la communauté.
En 1949, Pie XII déclara la Madonna del Ghisallo « Patronne des Cyclistes » par un bref. Le document reconnaît la flamme qu’il avait allumée l’année précédente, symbole de la dévotion mariale dans le cœur des cyclistes. À la demande de l’Union des Vélopédistes Italiens, et en accord avec le Cardinal Schuster de Milan, la Madonna del Ghisallo fut élevée au rang de principale Patronne Céleste des Cyclistes Italiens et, par la suite, du cyclisme international avec le même titre.
Dévotion et affection
Au début, beaucoup croyaient que seuls les sportifs dévots comme Gino Bartali honoraient la Madonna del Ghisallo comme leur protectrice. Ils se trompaient, car les premiers à croire en la Madonna del Ghisallo comme protectrice furent précisément les champions qui se recommandaient à Elle dans les moments les plus dramatiques de leur carrière. Leurs nombreux ex-voto qui ornent le Sanctuaire en sont la confirmation. Don Ermelindo, observateur perspicace qui les voit revenir aux pieds de la Vierge, est sûr que ce petit germe de dévotion portera ses fruits. Sa conviction est que le retour est déjà un acte de foi et de dévotion : « Les jeunes viennent prier parce qu’ils s’inspirent des champions, les anciens se tournent vers la Vierge parce qu’ils veulent continuer à pédaler le plus longtemps possible ».
À l’intérieur du Sanctuaire, un petit espace abrite un nombre incalculable d’ex-voto. Des champions comme Coppi, Bartali et Magni ont donné à la Vierge leurs vélos victorieux, et d’autres, comme Eddy Merckx, Gianni Motta, Felice Gimondi, Francesco Moser, Maurizio Fondriest et Fabio Casartelli, ont suivi leur exemple. Témoignent également de la foi le vélo des bersagliers de la Première Guerre mondiale, celui d’Alfonsina Strada, la première femme au Tour d’Italie en 1924, et d’Evelina Bianchetti, décédée dans un accident de la route. Initialement, ces vélos étaient au sol, mais lorsque la selle du vélo de Magni disparut, don Ermelindo décida de les accrocher aux murs déjà recouverts d’ex-voto.
Les maillots de champions comme Binda, Bartali, Coppi, Gimondi, Moser et bien d’autres étaient également exposés en signe de dévotion. Jacques Goddet, connu comme le « Patron » du Tour de France, avait fait don d’un maillot jaune à son nom. La nouvelle de la Madonna del Ghisallo comme Patronne des cyclistes a attiré cyclistes et sportifs de toute l’Europe, comme en témoignent les plaques et les attestations sur les murs du Sanctuaire.
Les lampes des comités régionaux, les drapeaux, les photographies, les affiches et autres formes de dévotion invitent les visiteurs à adresser une pensée et une prière à la Vierge. Sur le mur de gauche, deux plaques commémorent les cyclistes décédés pendant les courses, soulignant le sacrifice de leurs jeunes vies. Don Ermelindo observe avec consolation que de nombreux cyclistes de différentes catégories, jeunes et âgés, italiens et étrangers, visitent le Sanctuaire non seulement pour pèleriner à leur Patronne, mais aussi pour trouver réconfort et inspiration dans le magnifique panorama des Préalpes lombardes, face aux Grigne et aux lacs. Dans ce lieu, ils cherchent non seulement le repos physique pour les membres fatigués, mais aussi la force morale pour affronter les défis et les déceptions de la vie.